Plein les yeux à l’Île d’Yeu – Carnet de bord !

Jean-Michel

Les randonnées, les grands espaces et les bivouacs font partie de son éducation. Il passe ses jeunes années en Savoie où il saisit la moindre occasion pour s’échapper et rejoindre les sentiers. Cette flamme ne l’a jamais quitté. Au cours de ses expériences, il mesure l’importance du facteur humain. Il oriente alors l’évolution de ses compétences vers l’accompagnement et le développement personnel. Parallèlement il développe une forte conviction selon laquelle la nature offre un espace idéal pour que l’homme puisse pleinement se révéler, trouver ses essentiels, prendre ses équilibres. En créant l’association Beevouak, il souhaite partager cette passion de l’homme et de la nature, de l’homme dans la nature.
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Randonnée à l'Île d'Yeu - Credit Photo Beevouak association

Jeudi 26 septembre, 15h15, je débarque à La Rochelle, la tête encore au boulot. Je fais connaissance avec Cyril, skipper avec lequel nous allons passer nos prochaines 48 heures, et Nadia son amie. Avant le départ, nous procédons aux derniers préparatifs : ravitaillement, prise en main du bateau, puis partageons un dîner à la Fabuleuse Cantine. Plus nos échanges avancent, plus je prends confiance ; j’acquière progressivement l’intuition que la navigation avec Cyril sera vraiment sympa !

Voilier Cyclades 43.4 à La Rochelle - Port des Minimes

22h, de retour sur le bateau, un petit somme s’impose avant le départ, histoire d’être d’attaque pour la navigation de nuit. Installé dans la cabine arrière tribord, je m’enfile dans mon duvet et puis j’écrase ! A 23h, Cyril et Nadia frappent à la porte : c’est l’heure !

La météo n’avait pas menti : des vents de force 6 sur l’échelle de Beaufort avec des creux de 3 à 4 m. Pas le temps de rester dans un demi-sommeil : Cyril nous fait un briefing très clair. Sa voix posée, sa posture calme dégagent une grande sérénité : tout est sous contrôle.

23h30, c’est parti ! La nuit est noire, le vent souffle dru, nous sommes le seul bateau à quitter le port : il y a quelque chose de magique !

Cap au 320, protégés par l’Île de Ré, nous sommes un peu chahutés et la pluie fouette nos visages mais cette 1ere partie de navigation est plutôt tranquille au regard de ce qui nous attend. Petit à petit, la mer se creuse, le bateau frappe les vagues, la gîte s’accentue. La nuit est si noire que nous ne voyons pas la houle qui impose au bateau un mouvement vertical ample, arrondi et irrégulier. Nous sommes seuls avec des éléments naturels qui nous montrent leur puissance et dialoguent avec nous dans une langue dont nous comprenons de mieux en mieux le sens !

A 5h30, nous arrivons à port Olona aux Sables d’Olonne, rincés… au sens propre comme au sens figuré ! Nous nous dépêchons de rejoindre nos cabines pour nous requinquer un peu avant l’arrivée des participants. Je quitte mes vêtements trempés, règle l’alarme, m’enfile dans mon duvet et rend les armes aussitôt.

Vendredi 27, 7h15 : le réveil est difficile. J’ai l’impression d’avoir dormi 5 minutes. J’enfile mes vêtements encore humides et mets pieds à terre pour accueillir Laetitia, Claire, Pascale, Elise et Jean-Luc.

Le temps de prendre rapidement un petit café, l’équipe au complet, nous prenons le départ à 8h. Le vent, la pluie et l’océan annoncent la couleur : nous serons encore bien chahutés pendant cette traversée qui nous conduira à l’Île d’Yeu. Un sacré baptême pour ceux qui découvrent la voile ! La nature nous invite à quitter notre zone de confort, aller au-delà des appréhensions. Certains corps sont soumis à rude épreuve et comme dit Cyril « le mal de mer : au départ on a peur de mourir puis rapidement on a peur de ne pas mourir »… A 13h, nous arrivons à Port-Joinville.

Traversée des Sables d'Olonne à l'Île d'Yeu
Ile d'Yeu - Phare des Corbeaux
Ile d'Yeu - Phare des Corbeaux

Les 5 heures de navigation très intenses n’ont pas altéré notre moral. Nous partageons un déjeuner préparé en commun sur le bateau avec finalement beaucoup d’appétit. 14h, départ pour la randonnée : nous longeons la côte jusqu’à la pointe des Corbeaux puis rejoignons Port-Joinville par l’intérieur des terres en passant par le sublime village de Saint-Sauveur.

Le temps de faire quelques étirements, de prendre une douche à la capitainerie et nous nous retrouvons tous à la Crêperie Bleue pour partager un dîner très convivial !

Samedi 28, levés à 6h pour un départ en randonnée à 7h. Le jour se lève petit à petit. Le ciel est chargé de nuages bien sombres et le vent souffle encore de bon train. Nous rejoignons le port de La Meule en passant par le superbe village de KerBossy, puis nous longeons la côte jusqu’à la plage des Sabias. Nous essuyons quelques averses puis les nuages se dispersent laissant apparaître en fin de matinée un beau ciel bleu. Le vent se calme. Tout a l’air d’indiquer que la navigation du retour sera plus tranquille qu’à l’aller.

A 12h, de retour au bateau, nous déjeunons sur le pouce. A 13h, nous hissons la grand-voile, déroulons le génois, cap sur les Sables. Les conditions sont bonnes, nous naviguons à une vitesse de 6 à 8 nœuds sous un ciel bleu immaculé !

A 17h30, nous amarrons le bateau au port Olona aux Sables d’Olonne. L’intensité de ces dernières 48h est telle que nous avons tous l’impression d’avoir partagé une semaine entière ensemble.

L’objectif est atteint : c’est bien l’idée que nous suivons au sein de Beevouak en proposant des activités de courte durée mais d’une intensité telle que nous réussissons à vivre une semaine en 48h !